urgence

Camilia fut soulagée de ne rien avoir eu à dire, elle ravança la chaise vers Gavin. Et parla d'une voix douce.

- Tu sais si tu restes allongé comme ça longtemps, je connaîtrais tous les traits de ton visage. Parce que je peux les étudier au toucher autant que je veux là...

Camilia se tut pendant la présence de l'aide-soignante, elle ne voulait pas parler, c'était privé^^. Elle attendit donc que celle-là reparte, une fois qu'elle avait accomplit tout son travail.

Son regard fut d'ailleurs attirée par le buit d'un froissement de feuille, elle l'a prit et ajouta.

- Je sais que j'en "profite". C'est pour ça, que tu dois pas me laisser toute seule, parce que je vais prendre des mauvaises habitudes et je vais commencer à entrer dans la vie privée de tout le monde, et je vais devenir...

Elle soupira... lui parler sans obtenir de réactions n'était pas facile. Elle ouvrit alors le papier mais de toute façon elle ne pouvait pas le lire, cela la frustrait et elle soupira.

Camilia passa sa main nerveusement dessus en soupirant, c'est alors qu'elle le sentit. Elle s'arrêta net dessus, complètement désorientée. Elle passa et repassa sa main dessus, complètement interloquée. Elle tenait toujours la main de Gavin et la serra doucement.

- Je reviens tout de suite.

Elle sortit dans le couloir et demanda à la petite fille qui s'était mise à crier en la voyant.

- Viens rentre une seconde, tu peux me lire ceci stp ?

Camilia ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. Elle en restait sans voix... Autant du fait qu'il était là... G... une personne qui au fond lui était devenue très chère, malgré le fait qu'elle ne le connaissait pas, que de cette soudaine révélation. Elle avait bien sentie se tisser un lien invisible entres eux, mais l'amour... La petite fille quant à elle ne tenait plus en place, elle commença à la bombarder de question, sur son amoureux. Mais Camilia était ailleurs, Gavin était sûrement bien plus amoureux de la championne de Natation double fois titrée que de Camilia elle-même... ou peut-être avait-elle du mal à apprendre tout cela à la fois, surtout que... il était allongé là par sa faute, Camilia culpabilisait... La petite fille regardait maintenant attentivement Camilia puis après un moment de reflexion s'écria :

- IL A DE LA CHANCEEE !

Camilia se raidit, très irritée par cette remarque stupide, comment se permettait-elle, alors qu'il était allongé là !

- Comment peux-tu dire ça ?! "Demanda"-t-elle d'une voix sèche. L'enfant quelque peu étonnée, voire effrayée se dirigea vers la porte et ajouta avant de disparaître.

- Parce que... c'est réciproque. Je le vois...

Le visage de Camilia changea complètement d'expression...

D'ailleurs ce bip la rendait un peu nerveuse, mais le fait de ne plus l'entendre serait pire, là elle savait qu'elle n'était pas seule et surtout qu'il ne sombrait pas. Elle se pencha alors au-dessus de son lit et lui caressa de nouveau la joue. Puis un brin de malice dans la voix, elle dit.

- Je vais tellement prendre soin de toi, que tu ne regretteras même pas cet accident.

Puis elle porta ses mains sur la table de chevet à côté de lui, parfait ici elle mettrait un pot de fleur. Elle accrocherait so maillot de basket au-dessus de son lit, elle ramenerait un ballon qu'elle calerait dans un coin, pour qu'il se sente un peu plus à l'aise que dans une pièce toute blanche à son réveil. Pour tout ce qu'elle ne pourrait pas faire, elle demanderait à Nathan ou Brooke enfin à des camarades...

- Bon j'te reprendrais aussi tes cours. Tu sais je vais finir par être jalouse. Si c'était moi qui était là, peut-être que tu ferais tout ça pour moi !

Bien sûr, elle aurait préféré etre à sa place, mais ça n'en était pas la raison !

- Tu me fais plus de travail encore !

Marre de la chaise, elle s'assit sur le rebord du lit.

- Mais... c'est une belle preuve d'amour.

L'infirmière la plus âgée acquièça en affirmant à l'autre, qu'il serait même mieux qu'elle reste, si elle voulait avoir une véritable chance de le voir se réveiller, mais l'autre était interloquée par quelque chose qu'elle venait de voir, il avait sourit ! A ces mots, Camilia se redressa. Puis s'approcha de l'oreille de Gavin.

- Me laisse pas toute seule, s'il te plaît...

Elle frotta doucement la paume du jeune homme, espérant une réaction.

La main de Camilia reprit celle de Gavin et elle glissa doucement ses doigts entre ceux du jeune homme. En entendant sa voix, elle eut un mouvement dans sa direction, toute la pression retomba, et des larmes coulèrent le long de ses joues, de joie bien sûr.

Pour toute réponse, elle embrassa sa main, et d'une voix tremblante ajouta.

- Me refais jamais ça, d'accord ? J'le supporterais pas une deuxième fois...

On lui avait bien dit de ne pas parler de ça ! Il ne faut jamais "contrarier" quelqu'un qui sort du coma, sinon il y retourne, il faudrait quelques temps avant qu'elle ne lui en touche deux mots ! Enfin si ce n'était pas le docteur qui le faisait ! Elle se sentait coupable à ce propos !

- Mais moi j'aurais tellement préféré !

Elle aurait voulu qu'il finisse la phrase...

- Parce que tu... ?